Comment adopter un animal en Suisse romande ?
Refuges SPA, coûts, lois : tout ce qu'il faut savoir
C'est prouvé : adopter un animal contribue à notre bien-être physique et psychique. Vous vous apprêtez à sauter le pas, mais comment vous y prendre ? Et combien ça coûte ? Voici un dossier plein de conseils futés pour répondre à toutes vos questions.
La SPA : pour donner une deuxième chance à un animal abandonné
Qui ne s'est pas attendri devant les images d'un chien ou d'un chat jetant un regard plein de tendresse derrière le grillage d'un refuge de la SPA ? La soixantaine d'antennes de la société de protection des animaux suisse recueille chaque année 20'000 animaux. Ils leur ont été confiés suite à un décès, un abandon, un retrait judiciaire, ... Tous cherchent un nouveau foyer.
Où adopter ?
En Suisse romande, de nombreuses antennes de la SPA se répartissent sur tout le territoire, dans les cantons de Vaud, de Genève, du Valais, de Fribourg, de Neuchâtel ou du Jura.
Comment adopter ?
La plupart des refuges ont des horaires fixes destinés à l'adoption. Ils sont généralement restreints à quelques jours dans la semaine. Certaines SPA ne le font que sur rendez-vous téléphonique.
De nombreuses SPA régionales mettent en ligne des photos avec quelques informations sur les animaux en attente d'adoption. On y apprend généralement l'age, le sexe, la race et les caractéristiques des animaux (habitué aux enfants, aux autres chiens / chats, etc.). Cela permet de s'assurer que des animaux correspondant à nos attentes sont proposés à l'adoption, mais dans tous les cas, il faudra se déplacer dans le refuge, voir l'animal, interagir avec lui, pour pouvoir l'accueillir.
Comment ça se passe ?
La SPA sélectionne les adoptants en fonction de leur profil ; environnement, famille avec enfants, autres animaux dans le foyer, expérience, etc. Ainsi, il arrive que le refuge refuse de placer un animal ou oriente un adoptant vers un autre animal, plus jeune, plus sédentaire, plus sociable, etc.
La SPA reste propriétaire de l'animal toute sa vie. L'adoptant est enregistré en tant que « détenteur de l'animal ». Ainsi, la SPA se réserve le droit de reprendre l'animal s'il n'est pas correctement soigné. Beaucoup de refuges précisent d'ailleurs que des visites, programmées ou non, sont effectuées chez les adoptants pour s'assurer du bien-être de l'animal.
Quelles garanties ?
Avant d'être placés, tous les animaux de la SPA sont contrôlés par un vétérinaire, vaccinés, vermifugés, stérilisés ou castrés et munis d'une puce électronique enregistrée dans la base de donnée ANIS.
Plusieurs refuges proposent par ailleurs d'assumer les frais vétérinaires si l'animal placé présente des problèmes nécessitant des soins ou un traitement dans les 10 jours qui suivent l'adoption.
Combien ça coûte ?
La SPA ne « vend » pas d'animaux, elle les « place ». C'est ainsi un « émolument » qui est demandé aux adoptants. Il varie d'un refuge à l'autre. Celui-ci couvre généralement, en partie du moins, les frais d'hébergement, de nourriture, de soins, de vaccination, stérilisation, etc.
Les émoluments varient dans les refuges de Suisse romande. Entre Fr. 200.- et Fr. 600.- pour un chien. Entre Fr. 100.- et Fr. 250.- pour un chat.
Par ailleurs, plusieurs refuges demandent aux adoptants d'adhérer en tant que membres à l'association, une année minimum ou durant toute la vie de l'animal placé, selon les antennes régionales. Une cotisation qui varie de Fr. 20.- à Fr. 70.- par année.
Réfléchir avant de s'engager
Adopter un animal, ce n'est pas une décision à prendre à la légère. La durée de vie d'un chien se situe entre 7 ans (grands chiens) et 15 ans (petits chiens). Tout comme les chats. Et avec les progrès de la médecine vétérinaire, leur espérance de vie ne cesse d'augmenter. Accueillir un animal de compagnie, c'est donc une décision qui engage pour de nombreuses années.
Avant de franchir le pas, posez-vous ces 4 questions essentielles :
1. Y a-t-il des allergies dans le foyer ?
L'allergie au chat est la plus commune des allergies aux animaux. Les personnes allergiques au chat le sont aussi souvent à la viande de porc, puisqu'il s'agit d'une allergie croisée porc-chat. L'allergie au chien, elle, est moins courante. Dans ces deux cas, il faudra renoncer à l'adoption.
2. Quelles sont vos disponibilités ?
Il faudra promener le chien tous les jours, une heure au minimum, par tous les temps. Il s'agira aussi de l'éduquer, par exemple en se rapprochant de sociétés canines de votre région.
Quant au chat, plus autonome, sa litière devra être changée deux fois par semaine au minimum en appartement.
Un animal a également besoin de soins (brossage, câlins, lavage, toilettage, ...). En avez-vous le temps ? Ces tâches, répétitives, peuvent parfois devenir de réelles contraintes.
3. Comment faire en cas d'absence ?
Vacances, week-end prolongé... si le chat peut rester seul deux jours consécutifs, le chien non. Quels modes de garde prévoyez-vous ? Pouvez-vous impliquer votre entourage proche (voisins, famille, amis...) ? Pouvez-vous prévoir un budget pour le mettre en pension ?
4. Quel est votre budget ?
La PSA, Protection Suisse des Animaux, évalue les coûts annuels d'un chien (nourriture, accessoires, taxes, assurance responsabilité civile, frais vétérinaires, etc.) entre 1500 et 2000 francs par année. Quant au chat, il faut compter entre 1000 et 1300 francs par année. C'est une dépense qu'il faudra inclure dans votre budget.
Un animal domestique, c'est bon pour la santé !
Des chercheurs suédois ont constaté que les propriétaires d'animaux domestiques vont moins chez leur médecin (-15%), ressentent moins de stress et moins d'anxiété.
Le chien en particulier, et ses balades quotidiennes qui obligent à se dépenser physiquement, réduit de 33% le risque de mourir prématurément et de 11% le risque de développer une maladie cardiaque.
Quant aux chats, l'Université de Minneapolis a démontré qu'il protègent de l'accident cardiaque, grâce à leur ronronnement de basse fréquence qui nous plonge dans un état méditatif. Ce sont d'ailleurs les mêmes fréquences que celles utilisées en médecine pour accélérer les processus de cicatrisation et de consolidation osseuse en cas de fracture.
Animaux domestiques, que dit la loi suisse ?
En Suisse, la loi fédérale sur la protection des animaux (LPA) fixe les dispositions légales de détention des animaux de compagnie et sauvages. Son principe fondamental interdit de causer des douleurs à des animaux de façon injustifiée, de les rendre anxieux ou de porter atteinte à leur dignité.
L'Ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) définit de façon plus concrète les pratiques interdites. Une infraction grave pour conduire à l'interdiction de détenir ou d'élever des animaux.
Attention : en plus de cette législation nationale, chaque canton, ou presque, dispose de sa propre loi sur les chiens, qui peut considérablement varier de l'un à l'autre. Ainsi, certains cantons interdisent purement et simplement certaines races. D'autres rendent obligatoire la tenue du chien en laisse sur tout le territoire cantonal. Vous trouverez ci-dessous les dispositions propres à chaque canton romand :