Comment trouver l'amour sur Internet ? Nos conseils et pièges à éviter
La Suisse compte 36% de célibataires. Autant dire que l'amour de sa vie n'est pas très loin, mais comment le trouver ? Et comment concrétiser une rencontre virtuelle dans la « vraie vie » ? Notre guide d'astuces pour - enfin ! - vivre le grand amour.
Peut-on encore trouver l'amour sur Internet ?
Oui ! Devenues incontournables, les rencontres virtuelles ont révolutionné la drague et on ne compte plus les sites de rencontres amoureuses ; généralistes, par affinités, par régions, par centres d'intérêt, par tranches d'âges, par religion, par sensibilité politique, par type d'alimentation, ... Mais le concept compte aussi son lot de déçu-e-s, de coups d'un soir foireux et autres mauvaises expériences. Alors, on abandonne ? Non ! Mais on déjoue les pièges, on booste notre profil et on ne cède plus aux (trop) belles promesses.
Où se cachent les célibataires en Suisse romande ?
36% de la population suisse est célibataire. Un chiffre en progression puisqu'on n'en comptait que 29% il y a 5 ans. La Romandie (36%) est dans la moyenne et c'est à Genève qu'ils sont les plus nombreux (41%) et à Fribourg, Neuchâtel et au Jura qu'on en compte le moins (31%). Les femmes suisses célibataires (39%) sont plus nombreuses que les hommes (36%).
Internet et l'amour
Internet arrive en 3e position des lieux de rencontres privilégiés par les célibataires (51.7%), derrière le cercle d'amis, le hasard et les sorties. Les atouts des sites de rencontre en ligne ? Une sélection affinée (44.1%), le fait de ne pas devoir frontalement aborder quelqu'un (32.6%) mais aussi la possibilité de contacter plusieurs personnes en même temps (34.8%).
En Suisse, 27% des couples suisses ensemble depuis moins de 15 ans se sont rencontrés sur Internet. 23% par l'intermédiaire d'amis et 18% lors de sorties. Un-e célibataire sur deux s'est déjà inscrit sur un site de rencontres en ligne.
Booster son profil
Laurent a tout consacré à ses études et n'a vécu que de courtes relations lorsqu'il se lance dans la vie active, à la fin de la vingtaine. Sans renoncer aux « vraies » rencontres, il s'inscrit sur un site de rencontres en ligne et cible les femmes de sa région. Il choisit une photo « pas trop mal » et inscrit son âge, la ville où il vit et son amour des mathématiques et de la physique. « Durant la semaine qui suit, personne ne me contacte. Timide, je me résigne pourtant à faire le premier pas mais reçois peu de réponses. Clairement, quelque chose cloche ». Mais quoi ?
L'astuce : faire envie, se valoriser
Laurent est passionné de mathématiques ? Mouais, pour une première rencontre, c'est limité – et ça peut même faire peur à certaines femmes (devra-t-on parler de physique quantique lors du premier rendez-vous ?). Mettre en avant ses longues études, c'est une bonne idée (cette personne est ambitieuse), mais l'essentiel, c'est surtout de susciter l'intérêt, d'attiser la curiosité, de « faire rêver »... sans mentir. Laurent est passionné de musique, incollable sur le rock des années 1970 et adore voyager. D'ailleurs, il a consacré une année sabbatique à faire un tour du monde. Voilà qui est déjà plus vendeur !
Comme pour chercher un emploi, on peaufine son profil comme un CV. On retient 3 points-clés :
Faire envie (on se valorise !)
Dire l'essentiel (mais pas trop)
Transmettre, en trame de fond, quelques traits de caractère alléchants ; humour, générosité, curiosité, ...
Les qualités principales recherchées par les célibataires sont : la fidélité (58.3%), la sincérité (49.9%) et le sens de l'humour (32.6%). L'apparence n'est importante que pour 19.7% des célibataires. Pensez-y en dressant vos qualités !
Choisir la bonne personne
Cécile, 22 ans, ne cache pas sa déception : "Après une grande histoire d'amour, il m'a larguée du jour au lendemain, sans explication, après 7 ans de relation." Elle attend quelques mois et se décide enfin à renouer avec l'amour. "Beaucoup de mes amies célibataires m'ont encouragée à m'inscrire sur Tinder. Facile, sans prise de risque, disaient-elle, car même si on se prend une veste, personne ne le sait." Enthousiasmée par le succès planétaire de cette app de rencontres en ligne, Cécile se lance, crée un profil attrayant et swipe. "Ce ne sont pas les opportunités qui ont manqué. En fait, il y avait presque trop de choix... C'était un peu comme au rayon yaourts du supermarché. Lequel choisir entre "vrais fruits", "sans matière grasse", "sans sucre", "bio", "au lait entier" ?
L'astuce : savoir ce que l'on cherche
Avant de dresser votre profil, dressez une liste de vos attentes. Commencez par les qualités morales : sincère, drôle, dynamique ou au contraire amateur de soirées romantiques au coin du feu. Poursuivez avec les loisirs que vous souhaitez partager avec l'autre : balades, cinéma, danse... Pensez à sa situation familiale : avec ou sans enfants ? Et à la tranche d'âge minimale et maximale.
Notez maintenant tout ce qui est rébarbatif pour vous : fan de foot ? Un domicile à l'autre bout de la Suisse ? Beaucoup d'animaux ? Chacun ses préférences et ses aversions.
Maintenant, listez ce qui compte le plus pour vous, de 1 à 5. Notez clairement ces attentes dans les critères recherchés et gardez dans un bloc-notes vos autres préférences. Mais restez ouvert à l'autre et à l'inconnu. Un passionné de moto peut aussi être un visiteur assidu des musées. Et qui sait, vous vous découvrirez peut-être une passion pour la moto ?
Parmi les 3 « tue-l'amour », les femmes célibataires citent un faible niveau d'éducation (27%), un homme qui vit toujours chez ses parents (18%) et les mauvaises habitudes alimentaires (17%). Quant aux hommes, le faible niveau d'éducation prime également (28%), mais ils fuient aussi les femmes qui vivent dans le désordre (26%) et celles qui comptent trop d'animaux (15%).
Célibataires au long cours
En Europe, 71% des célibataires le sont depuis plus d'un an. Et la plupart l'explique par un statut assumé mais aussi des exigences accrues. Mieux vaudrait donc être seul que mal accompagné...
Éviter les mauvaises personnes
Laure, 56 ans, a trouvé l'amour de sa vie sur un site de rencontres en ligne. Mais elle dit elle-même « avoir galéré pour le rencontrer. Dès mes premiers contacts, j'ai eu le sentiment de me retrouver dans un troupeau de mâles en rut. Rien de ce que j'y cherchais. » Elle décline sans ambiguïté les demandes du type « tu couches ? » ou « envie d'une soirée coquine », mais n'évite pas pour autant les hommes à la recherche d'un coup sans lendemain. « Il y avait cet homme, Daniel, d'une soixantaine d'années. Il se présentait comme chef d'entreprise dans la région d'Yverdon, père et grand-père comblé, passionné de musées. » Laure dialogue une semaine sur Internet puis accepte de le rencontrer. « Désillusion immédiate. Il me dit qu'il n'est pas prêt pour une relation sérieuse pour le moment mais que ça ne nous empêche pas de s'amuser... et plus si affinités. » Laure cède mais le lendemain, plus aucune nouvelle. Coeur brisé et déception.
L'astuce : décliner clairement et annoncer la couleur
Sur les sites de rencontres en ligne, les amateurs-rices de « coups d'un soir » sont légion et beaucoup l'énoncent clairement. À quoi bon entrer en contact avec cet Apollon aux yeux verts irrésistibles qui souhaite « une nuit torride » si on cherche une relation au long cours ? Pour détecter les profils les plus sérieux, on s'attarde davantage sur le descriptif que sur la photo. Bons points à ceux qui dépeignent leurs passions, leurs traits de caractère et qui en font de même dans les critères souhaités pour entamer une relation : elle souhaite un homme pour partager son amour de la randonnée ? Oui. Il cherche une femme grande, blonde, de moins de 35 ans. Bof.
Mieux ? Énoncer très clairement ses attentes. « J'ai besoin de temps pour construire une relation stable », « Je souhaite partager des moments de complicité avant d'établir une vraie relation amoureuse », etc. Pas besoin d'inscrire « Je ne couche pas le premier soir », le message passera.
Quid de la photo ?
Christian, 47 ans, s'est inscrit sur un site de rencontres en ligne après un divorce. « Je ne suis pas sûr que j'étais déjà prêt pour ça. La procédure était encore en cours mais c'était comme une vengeance, pouvoir prouver à mon ex que je ne souffrais pas et que ma vie continuait sans elle ».
Bel homme, il s'attarde essentiellement sur les photos de ses futures conquêtes. « Le physique était déterminant pour moi. Je souhaitais une femme d'une quarantaine d'années, sportive, grande, avec des cheveux longs, châtains, et des yeux verts. Bref, le portrait caché de mon ex ».
Très sélectif, la tâche est longue mais Christian entre en contact avec plusieurs profils correspondant à ses attentes. Il ne s'attarde pas en ligne mais propose aussitôt une rencontre physique. « La première femme a décliné l'invitation, prétextant que ça allait trop vite. La deuxième a accepté ». Accoudé à un bar lausannois, Christian ne reconnaît pas celle qui se présente à lui. Sonia est petite, ses cheveux sont courts. « Clairement, la photo datait de plusieurs années. J'ai vécu ça comme une trahison et j'ai écourté le rendez-vous. À quoi bon échanger plus longuement avec une personne qui ne joue pas franc jeu ? ».
L'astuce : Ne pas tricher, être ouvert à l'autre mais rester sur ses gardes
Magouiller sa photo de profil, ce n'est jamais une bonne idée. Ah, le dilemme de la photo ! Elle est essentielle puisque c'est elle qui donnera le déclic du contact. Si elle n'est pas réussie (ou pas représentative), c'est l'échec assuré, et ce même si votre descriptif est au top.
Comment choisir celle qui fera la différence ? La photo principale du profil sera idéalement un portrait (visage) neutre mais pas stérile. On évite les photos de Noël avec les neveux mais aussi le cliché photomaton-passeport sévère.
L'idéal ? Un sourire engageant sur un visage radieux et reposé : jetez un oeil à vos photos de vacances ! On évite les photos floues, mal cadrées, avec les yeux fermés... Et on ne triche pas au risque de se ramasser IRL (In Real Life, dans la vie réelle) : estomper les rides, gommer un double menton, afficher une photo qui a 10 ans, abuser de filtres, c'est l'assurance de décevoir notre interlocuteur-rice. Beau/belle en photo, oui. Mais mieux en vrai !
On se méfie des photos trop belles, trop lisses, comme sorties d'une pub américaine pour un soda. Est-ce vraiment la personne avec laquelle vous dialoguez ? Un test simple : on drag & drop la photo dans le champ de recherche de Google Images. Si la photo a été téléchargée sur le net, Google la trouvera.
Premier rendez-vous...
Lorsque Didier a proposé à Paula de se rencontrer le week-end prochain, il a précisé « Où tu veux... » et là, Paula a sombré dans d'interminables cogitations. « L'emmener dans le bar où je traîne avec mes potes, c'était inapproprié pour un premier tête à tête. Un restaurant ? Mais aime-t-il la nourriture japonaise ou indienne ? Et si c'est trop cher, il voudra payer et ce sera mal venu... Bref, l'horreur ».
Paula finit par choisir un bar branché genevois qu'elle ne connaît pas mais qui « lui donnera une bonne impression ». Lorsqu'elle arrive, le lieu est bondé. Elle ne trouve qu'une seule place au bar et lorsque Didier arrive, impossible de dialoguer – debout ! - entre la musique trop forte et les bruits des conversations animées. « Un bide. Je le sentais mal à l'aise. Il se disait sans doute que j'étais une femme superficielle, à traîner dans ce genre de lieux bobos réservés à une clientèle très jeune – bien plus que moi ».
L'astuce : repérer, surprendre
Paula a sans doute raison de ne pas rencontrer Didier dans un bar où elle a ses habitudes. Ses amis se mêleraient aux discussions, le serveur ferait des remarques appuyées, … Mais ce bar ne s'est pas avéré plus commode. Peut-être aurait-il été prudent de s'y rendre « en repérages » avant le rendez-vous.
Le bar idéal est cosy, les tables ne sont pas trop rapprochées, la musique est douce et il n'est pas pris d'assaut. Il est important aussi qu'il reflète votre personnalité, vos envies.
Marion a invité Nelson dans un bar américain avec vieux juke-box et burgers XL. L'occasion de parler de son dernier périple sur la Route 66. « Lui-même avait visité New York. Ensuite, la discussion a dévié sur la politique, Trump. C'était très animé, sans se demander à un seul moment ce qu'on allait se dire. Une soirée géniale. On est désormais en couple depuis plus d'une année et projetons de passer nos prochaines vacances... en Californie ! ».
Luka a opté pour la carte de l'insolite. « J'ai invité Dina dans un « blind restaurant ». Le concept ? On mange dans la nuit noire. Bien sûr, je l'ai vue avant d'entrer, mais ensuite, la rencontre s'est articulée autour de la discussion, sans que le physique n'entre en ligne de compte. Elle a adoré mais je crois que c'est surtout mon audace et mon originalité qui l'ont séduite. » CQFD.